Survol des méthodes utilisées par les professionnels de la santé pour faire des évaluations et prendre des décisions liées aux principales causes de chutes chez les patients aînés
Trois facteurs principaux, seuls ou conjugués, peuvent nuire de façon significative à la qualité de vie des patients âgés. Ces facteurs augmentent le risque d’hospitalisation et de recours aux soins de longue durée, en raison de chutes graves.
Les chutes sont la principale cause de blessures chez les aînés.
33%
Chaque année, 33 % des aînés font une chute pouvant entraîner des conséquences physiques et psychologiques, incluant l’incapacité, la douleur chronique, la perte d’autonomie, la
8%
des hospitalisations en raison d’une chute mènent à un décès
235,355
Visites à l’Urgence et hospitalisations en raison d’une chute au Canada en 2012-2013
84,828
Hospitalisations en raison d’une chute au Canada en 2012-2013
Médicaments qui augmentent le risque de chutes chez les aînéS
hypotension orthostatique
Baisse soudaine de la tension artérielle lorsqu’une personne assise ou couchée se lève.
25%
À l’âge de 65 ans, une personne sur quatre aurait des symptômes d’hypotension orthostatique.
Dépistage et évaluation
- Mesurer la tension artérielle en position couchée, assise et debout. Valeurs cibles pour les aînés: pression systolique ˂ 140 mmHg (cote C) pression diastolique ˂ 90 mmHg (cote A)
- Examiner les médicaments qui pourraient contribuer à l’hypotension orthostatique (p. ex. antihypertenseurs, anticholinergiques, analgésiques).
Intervention
- Ajuster les médicaments au besoin (p. ex. éliminer, réduire la dose ou changer la fréquence).
- Traiter les causes sous-jacentes de l’hypotension orthostatique.
- Renseigner le patient sur les stratégies comportementales et non pharmacologiques et l’exercice.
- Ressources sur l’hypotension orthostatique: www.posturalhypotension.ca
MÉDICAMENTS
Le métabolisme change avec l’âge, alors les médicaments présentent un risque élevé de causer des effets secondaires chez les aînés. L’examen minutieux des médicaments et de leur effet sur le risque de chutes est un moyen de prévention efficace et proactif.
dépistage et évaluation
- Reconnaître les médicaments associés à un risque accru de chutes : psychotropes, médicaments cardiovasculaires, analgésiques, antidiabétiques et anticonvulsivants.
- Outils pour identifier les médicaments contre-indiqués chez les patients fragiles : critères de Beers et critères STOPP.
- Calculatrice pour déterminer la charge anticholinergique d’un médicament.
Intervention
Envisager la déprescription des médicaments qui causent les effets suivants:
- chutes
- hypotension orthostatique
- perte de poids
- incontinence urinaire.
En cas de hausse de la complexité :
- www.deprescribing.org
- Le Service de triage central peut recommander le meilleur service de soutien à la déprescription (p. ex. équipes mobiles, hôpitaux de jour, service GeriMedRisk).
Douleur et Mobilité : ça compte!
Dépistage et évaluation
- Faire marcher le patient pour observer si la douleur nuit à sa mobilité.
- S’il éprouve de la douleur, lui demander la liste de ses médicaments (prescrits, en vente libre, produits naturels, drogues illicites et alcool) courants (pris régulièrement et au besoin) et ceux qu’il a déjà essayés avant de déterminer les mesures à prendre.
Intervention
- Privilégier les approches non pharmacologiques, incluant la perte de poids et une recommandation en physiothérapie pour évaluer la pertinence de programmes d’exercice ou d’aides à la mobilité, entre autres.
- Si la douleur est localisée, essayer un analgésique topique.
- Si la douleur est généralisée (exigeant un médicament oral ou autrement systémique), essayer d’abord la prise régulière d’acétaminophène (jusqu’à 3 mg par jour), seul ou avec un AINS, tant que d’autres comorbidités ne l’excluent pas.
- Si les interventions ci-dessus ne conviennent pas, avant d’avoir recours à des narcotiques, consulter les lignes directrices sur l’utilisation des narcotiques pour traiter la douleur non associée au cancer.
- En cas de douleur sévère ou de douleur neuropathique indiquant un pincement des nerfs, prescrire une radiographie, une TDM ou un examen d’IRM pour déterminer la pertinence d’injections intramusculaires, d’une arthroplastie ou d’une autre chirurgie.